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Vendredi 18 juillet 2014
Nous quittons la maison à 17h30 pour rejoindre la gare de l’Est dans laquelle nous attendons notre train sous une chaleur torride : 35° à Paris c’est l’horreur. Notre calvaire ne fait que commencer car lorsque le train arrive à quai on nous informe que nous n’avons pas de chauffeur, celui-ci étant dans un train ayant du retard. Les rames surchauffées et sans climatisation nous contraignent à attendre l’arrivée du chauffeur debout sur le quai, dégoulinants de sueur. Nous finissons par partir avec plus d’une heure de retard et les cabines couchettes mettront une heure et demie à revenir à une température supportable ! Nous nous couchons donc épuiser et en nage… A 5h00 un petit rigolo déclenche un détecteur de fumée et met fin au sommeil de toute la rame ! 8h12 arrivée à Hambourg, à l’heure, où nous faisons le plein de bretzels en prévision du trajet dans le train de 9h28 en direction de Copenhague. Sur le quai la foule est compacte mais non seulement nous réussissons à monter dans le train mais aussi à trouver 4 places assises alors qu’il y a des gens debout partout et que d’autres sont contrains de rester à quai ! Les contrôleurs en viendront même à faire descendre du train les passagers sans réservation. Le départ avec 40 minutes de retard provoque une vague de soulagement chez les passagers, elle sera de courte durée puisqu’on nous annonce ensuite que notre train aura comme terminus Tillgarden où nous devrons prendre le ferry par nous même pour rejoindre le Danemark ! Nous revoici donc tels des mulets dans les couloirs de la gare puis du terminal d ferry. Arrivés à la passerelle d’embarquement les portes se referment sous notre nez : ce sera donc le ferry suivant dans une demi-heure… De l’autre côté le train est déjà bondé à notre arrivée, les seules places libres sont dans un wagon non climatisé et il devient rapidement clair que nous ne pourrons pas tenir longtemps dans ces conditions et nous squattons l’entrée des 1ère pour ne pas finir complètement déshydratés. Dernier changement à Høje Tastrup où le train sera à nouveau en retard puis victime d’une avarie électrique mais nous y seront confortablement assis et il sera climatisé. Nous arrivons à Aarhus à 18h55… Direction Marelisborg où notre bateau, Carriacou, nous attend sagement ponton 7. Robin et Joëlle effectuent un rapide aller-retour au Fotex pour assurer le dîner et le petit-déjeuner du lendemain. Malgré l’heure, il fait plein soleil et très chaud pour le Danemark : 28°C.

Dimanche 20 juillet
Après une bonne nuit de sommeil dans notre merveilleux voilier, il nous faut effectuer tout le rangement du bateau après les travaux et la livraison de matériel. Puis nous partons réaliser l’avitaillement au Fotex après avoir consciencieusement fait une liste de course pour l’oublier sur la table à cartes… Au retour, rien ne manque à l’appel : des pros quoi ! L’après-midi est consacrée à la préparation de Carriacou avec notamment l’inversion du pataras mal remonté lors du dernier démâtage et la réinstallation de la girouette. La journée se clôture par la traditionnelle Lotus Grill partie avec des Danish saucisses.

Lundi 21 juillet
Suite de la préparation de Carriacou avec scission de l’équipage en 2 équipes : Fabrice et Esteban finissent les préparatifs pour le bateau, Joëlle et Robin partent à la recherche d’une station essence pour faire le plein de la nourrice du moteur de l’annexe. L’après-midi est consacrée à la prise de la météo, à la récupération de fichiers Gribs, aux emplettes en ville et à un complément d’avitaillement. Nous disons également au revoir à Kim qui nous aura bien aidés avec toutes nos galères lors du séjour précédant. Celui-ci nous offrira en guise d’adieu du pain concocté par ses soins sur son bateau : excellent.

Mardi 22 juillet
Lever à 6h00 pour profiter des vents favorables et d’une mer belle ainsi que pour espérer avoir une place sans trop de difficulté à l’arrivée. Le temps est splendide, Kim nous fait un dernier adieu et nous quittons Marselisborg en convoi. La joie du départ est malheureusement gâchée par la découverte d’un taquet arrière à tout le moins dévissé ce qui laisse présager de réparations longues et difficiles. Robin installé comme à son habitude à l’avant du mât aura la joie de voir 3 dauphins à l’avant du bateau. Passé le cap d’Ebeltoft, la mer est plus formée et la navigation moins plaisante. Nous arrivons à Grena un peu avant 14h et déjà les voiliers sont nombreux à s’y présenter. Nous prenons une place sans trop de difficultés et après un déjeuner à l’abri du bimini, Fabrice attaque la réparation. Après avoir vidé le coffre du cockpit, c’est fou ce que l’on arrive à y rentrer, il se glisse à l’intérieur, tête la première, pour y dévisser une trappe située tout au fond. Depuis l’intérieur de la trappe, ils accèdent enfin aux boulons censés maintenir le taquet. Dévisser la trappe, revisser les boulons et refermer la trappe prendra pas loin de 2 heures, le tout coincé dans un coffre dans une position des plus inconfortables de laquelle il faudra littéralement l’extraire à la fin. Après l’effort, le réconfort : direction la plage. La mer est à bonne température, sans méduse, parfait quoi ! Après le repas, inspection générale des pontons à l’affut des astuces intéressantes des autres bateaux et des jolis voiliers en bois. Grenå abrite justement un magnifique 12 mètres norvégien de 1920.

Mardi 23 juillet
Le capitaine a mis fourbement le réveil à 5h00 à l’issu de l’équipage qui découvre la supercherie au petit déjeuner… La navigation commence par un joli bord de travers avant de finir au moteur pour contourner un gigantesque champ d’éoliennes qui nous barre le passage vers Anholt. A l’arrivée, le port est un champ de mâts et de plus les places sont à la Suédoise. Après un tour d’observation, nous sortons notre mouillage arrière et nous lançons dans la manœuvre : Fabrice à la barre, Joëlle et Robin au mouillage arrière et Esteban aux amarres avants. Le premier sera le bon, manœuvre parfaite sans l’aide de qui conque. Anholt est le port d’attache de 3 vieux chalutiers à l’étrange forme de bélouga. Il abrite également, malgré sa taille lilliputienne, 4 bars et un loueur de vélo. Les enfants gonflent l’annexe et s’amusent dans le port en attendant 17h, heure de rejoindre la plage, eux en annexe et les adultes à pieds : ils sortent aisément vainqueurs de la course. L’eau est cristalline mais trop fraîche au goût du capitaine alors que le reste de l’équipage la trouve parfaite… De la plage nous avons vu sur des dizaines de voiliers au mouillage. Après la séance de natation, place à la séquence Lotus Grill version poulet et pitas cheddar suivie d’une traditionnelle glace au port mais malheureusement rien de vaut les glaces de chez Shuset.

Jeudi 24 juillet
Levés à 7h après une nuit moyennement sympa pour cause de chaleur et de sauvages ayant festoyés une bonne partie de la nuit. Nous apprendrons plus tard que nous sommes tombés pile sur le festival annuel d’ Anholt… Après le petit déjeuner nous filons visiter le village puis le désert avant que la chaleur soit insupportable. En fait de village, nous découvrons des maisons parsemées autour d’une église et d’une superette, de plus en plus éparses au fur et à mesure que le village s’étend dans le bois. Nous en découvrons même une totalement intégrée à la forêt avec ses toits végétalisés. Puis soudain à la sortie du village, la forêt fait rapidement place à une végétation de type toundra semi-désertique qui recouvre entièrement le reste de cette île qui n’est en réalité qu’une grosse dune de sable. On progresse vers l’intérieur au milieu des arbustes rabougris, des bruyères et des lichens. Puis nous bifurquons vers l’autre versant de l’île, paradis des kit surfeurs. Fabrice trouve le moyen de nous faire traverser des marécages à l’approche de la plage, les tennis fétiches d’Esteban en garderont les stigmates… Retour à la civilisation par la plage où le vent ne peut réussir à masquer la chaleur qui nous accable. Nous dégustons de délicieuses fishfricadelles dans un restaurant qui ne paye pas de mine mais dont la cuisine et les patrons sont bien sympas. Nous nous offrirons également le meilleur café glacé jamais dégusté dans une sorte de petit bar hippie au mobilier fait à base de sac de café. De retour sur Carriacou les garçons se lancent dans la mise en route du moteur de l’annexe qui n’a pas servi depuis de longues années. Il démarrera au 3ème essai une fois l’arrivée d’essence ouverte… Nos ados rejoindrons fièrement la plage avec leur nouveau jouet après que Fabrice leur ai inculqué le fonctionnement de la bête. La journée se conclue une nouvelle fois par un barbecue. En fin de soirée, nous assistons à l’arrivée d’un magnifique voilier de régate en bois battant pavillon Italien : une rareté dans tous les sens du terme.

Vendredi 25 juillet
Levé 5h et départ sous un soleil déjà chaud. Fabrice et Robin feront un joli bord de près avant que le vent nous fasse défaut. Les mammifères marins ne seront pas au rendez-vous et les seuls êtres vivants croisés seront à bord des cargos dont il nous faudra croiser le rail pour rallier la Suède. A l’approche de Valberg nous croiserons le cadavre d’un phoque : pas vraiment la rencontre espérée… La côte rocheuse nous apparaît, découpée, morcelée en petits ilots propices au mouillage. Le coin est typique avec ses cabanes de bois peintes en rouge sang et leurs encadrements peints en blanc. Le port, bien que restreint, nous offre néanmoins une jolie place, facile d’accès. A peine la manœuvre commencée, des deux jeunes chargés du port vient nous aider : le grand luxe. Après un rapide repas sandwichs, nous partons nous balader en ville sous un soleil de plomb. Les bâtiments sont presque de styles différents, colorés, souvent en brique, ce qui donne un certain charme à la ville. Mais très vite, la pluie survient sans crier gare : Robin court au bateau fermer les hublots, le reste de l’équipe fait le plein au supermarché avant de renter entre 2 averses. Au retour nous assistons au départ d’un super cargo qui malgré l’annonce avec force corne de brume de son déplacement, se fera couper la route par un micro bateau : nous appendrons à cette occasion nos premières insultes en suédois que le pilote déversera du haut de sa passerelle à l’encontre de l’impudent ! Les averses nous apportent une fraicheur bienvenue. Après un repas du soir bien local, boulettes de viande et kartofel salad, Fabrice et Joëlle vont se balader dans l’ancien fort qui défendait la ville, à présent transformé en auberge de jeunesse, restaurants ou appartements, et profiter de la vue splendide qu’il offre sur la région.

Samedi 26 juillet
Le réveil assez matinal s’évapore en flâneries et autre lancement de lessive mais nous permettra d’observer un couple de furets. Il sera finalement 10h lorsque nous finirons par partir faire un tour dans Valberg, nous attardant au marché où vêtements, fruits, fleurs et poissons se côtoient, où l’artisanat local de qualité tutoie les bijoux de pacotilles du plus mauvais goût, le pire étant que le stand s’orne de drapeaux français ! Nous irons ensuite consciencieusement restituer nos bouteilles recyclable, le collecteur acceptant toute nos contenants danois mais refusera ensuite de nous donner la moindre couronne en retour : même les machines peuvent être racistes… L’après-midi est consacré à la réparation du mouillage avant, certains maillons de la chaîne étant totalement rouillés ! Il faudra donc prévoir de le remplacer et de ne plus le laisser dans la baille à mouillage lors de l’hivernage. Nos travaux seront interrompus par un orage aussi violent que soudain mais dont le plus gros aura l’amabilité de sévir un peu plus loin. Quand le ciel cessera de nous tomber sur la tête il sera trop tard pour la plage. C’est donc à la cuisine que Joëlle va s’attaquer. Nous l’ensemble de l’équipage va profiter des dernières douches avant Göteborg, puisque la suite devrait être constituée de mouillage au milieu des rochers. Les furets feront une dernière apparition comme pour nous dire au revoir.

Dimanche 27 juillet
Lever à 6h, le vent a disparu durant la nuit et le ciel est voilé, la journée devrait donc être moins torride. Les furets ne sont pas au rendez-vous, normal l’appareil photo était prêt… Après quelques manœuvres dans le port pour permettre à nos mousses de prendre la mesure de Carriacou dans des conditions favorables, nous quittons Valberg pour Okerö, un archipel d’îlots au milieu de nul part. Le vent serait favorable s’il y en avait, ce sera une navigation au moteur, Fabrice est ravi… Bien que plus voilé, le soleil ne tarde pas à être très chaud. Après un certain temps de frustration Fabrice tentera de sortir le génois mais il faut se rendre à l’évidence, nous sommes proche de la pétole. Nous avons le plaisir de croiser à nouveau la route de dauphins, ce qui est toujours un plaisir. Arrivés à destination, nous sommes les premiers ce qui nous permet de choisir notre place dans une petite anse. L’eau bleu sombre et les rochers gris parsemés de tâches de verdures dessinent un paysage somptueux. Nous ne tardons pas à partir nous balader sur les îlots à la découverte de la flore et de la faune : des petits cervidés, des lapins et un serpent d’un bon mètre… ! Les enfants s’amusent avec l’annexe mais Esteban refuse de se mettre à l’eau de peur d’entrer en contact avec une des algues qui peuplent les fonds. Le capitaine apprécie les algues autant que son fils et trouve les 21° de l’eau glacials… Le plus grand plaisir étant de bouquiner dans le cockpit, profitant du paysage et du calme. Joëlle et Fabrice partent en annexe, à la rame, pour explorer les environs et regarder l’équipement des autres voiliers. Au retour, à force de menaces, Fabrice finit par accepter de se mettre à l’eau pour faire quelques brasses dans ce paysage exceptionnel. Après une mise en température d‘un bon quart d’heure, il fini par pénétrer dans l’eau pour d’un même mouvement se retourner et s’agripper à l’annexe tel un naufragé : il a touché une algue et a manqué se faire congeler ! Après quelques longueurs crispées, Fabrice se réconforte avec une douche chaude sur le pond du bateau. Sous la lumière dorée du soir les enfants partiront jouer avec l’annexe, enfin surtout avec son moteur, autour des îlots. Un coup de vent nous oblige à vérifier toutes nos amarres et à en ajouter une supplémentaire pour éviter tout risque. Finalement nous profiterons d’un interminable coucher de soleil qui nous offrira un merveilleux spectacle à travers les nuages tandis que Robin réussi à capturer avec une ficelle et à remonter à bord de Carriacou 2 beaux crabes.

Lundi 28 juillet
Au mouillage, on dort comme des loirs et il est plus de 7h30 lorsqu’on émerge enfin. Nous petit-déjeunons dans ce paysage paradisiaque avant de faire route vers notre nouveau coin de rochers : Lila. Dès le début de la navigation, nous rencontrons 3 phoques avec leur tête toute ronde et leur museau qui leur donne un petit air de chien. Puis ce sera un groupe de dauphins que nous pourrons observer. Nous croisons de minuscules îlots rocheux surmontés d’une bouée ou d’un petit phare. Nous rencontrons encore un phoque et 2 groupes de dauphins mais ils sont trop éloignés à notre goût. Enfin nous approchons d’îlots où des phoques se reposent et où d’autres sont en pêche : nous pourrons donc bien les observer. Toute notre route sera ponctuée par ses rencontres avant d’arriver au point d’attente des cargos en route pour Göteborg, leurs masses multicolores tranchant avec le gris et le vert des îlots. Arrivés à destination nous avons la chance de trouver une bouée libre et Robin effectuera la manœuvre de prise parfaitement. Nous voici au centre d’un archipel et en ce milieu d’après-midi les suédois y lézardent en grappes. Un des îlots est relié à la terre par une passerelle en bois et est même équipé d’une échelle de bain qui fait la joie des baigneurs. Au loin, on distingue les petites maisons en bois rouges traditionnelles. Promenade sur les îlots, tours en annexe et baignades pour les enfants. Lotus partie enfin de soirée avec 3 sortes de wursts différentes : meilleures que les danoises. Soirée lecture pour les grands et jeux vidéo et musique pour les autres.

Mardi 29 juillet
Décidément on dort bien au mouillage, les marmottes prennent tout le temps pour émerger. Le coin nous plaisant beaucoup nous décidons d’aller avitailler sur l’île la plus importante pour pouvoir rester une journée de plus au milieu des rochers. Le temps de rejoindre le micro-port en annexe, de gagner le centre de l’île, de faire les courses et de rejoindre le bord, il est déjà presque midi. L’après-midi est consacré à la lecture, à la nage, à la sieste, aux sauts depuis le franc bord, au bronzage et aux tours en annexe pour explorer la multitude d’îlots où les enfants feront une découverte extraordinaire sur un îlot militaire : des douilles. Bref, grosse activité ! Pas de doute, pour la glandouille, nous sommes des champions, déjà 3 jours que nous nous y adonnons et nous sommes loin d’avoir épuisé notre potentiel : le mode de vie nordique nous va comme un gant, l’essayer c’est l’adopter. Ce soir au mouillage : 3 suédois, 1 danois et 1 français.

Mercredi 30 juillet
Le vent s’est levé durant la nuit et le bateau se trantouille au mouillage. La météo annonçant encore plus de vent au fur et à mesure de la journée nous quittons notre mouillage pour rejoindre la marina de Göteborg où Fabrice veut avoir le temps de laver et de ranger les voiles avant un long épisode pluvieux annoncé pour les jours suivants. Nous zigzaguons dans un dédale de rochers où apparaissent de-ci de-là les petites maisons rouges typiques avec leur ponton privatif, ici un village et son mini-port, là un îlot désert. Sous la lumière du matin, le spectacle est splendide et fait rêver. L’entrée de la marina est encombrée par une dizaine de dériveurs qui permettent à des personnes handicapées de profiter du plaisir de la voile, il nous faudra donc patienter avant de faire notre entrée. Nous trouvons rapidement une place libre et la manœuvre sur ducs dalbes est parfaitement réussie. Nous allons régler notre emplacement au hamnkontor et auront le plaisir d’apprendre que la place choisie est libre toute la semaine : pas de mouvement à prévoir donc durant notre séjour. Une fois les formalités effectuées, nous allons nous restaurer au Royal Yachting Club : un régal pour 12 euros par personnes. De retour sur Carriacou, les grandes manœuvres sont lancées. Fabrice et Robin rincent les voiles, défont les ris pendant qu’Esteban et Joëlle lave le pont et se battent contre les algues vertes. Ensuite, toute la famille participe au pliage des voiles, au lavage et au lovage des bouts. Carriacou perd ses atours un à un… Le repas du soir est constitué des restes d’avitaillement en limite de conservation : velouté aux ceps, maïs et calamars en sauce américaine. Heureusement, il restait des Tucs pour faire passer le tout ! Fabrice grimpe au mât pour démonter l’anémomètre puis c’est douche, collective, pour tous le monde. Nous aimons généralement nous conformer aux us et coutumes locaux et les adoptons le temps de notre séjour, mode vie, heures de repas, nourriture usuelle, baignade dès l’arrivée au mouillage, rinçage sur le pond dans le plus simple appareil, tout nous convient mais sauter à l’eau dans des ports à l’eau verdâtre où l’on imagine que trop tout ce qui peut s’y trouver : très peu pour nous, nous passons notre tour…

Jeudi 31 juillet
Il y a eu du vent toute la matinée et une ondée au petit matin : heureusement les voiles sont séchées, pliées et à bord. Ce matin nous partons visiter le centre historique de Göteborg. Le tram passe juste devant la marina et nous dépose 30 minutes plus tard en centre ville. Göteborg est étonnante mais n’a pas le charme des villes danoises, on y retrouve la brique mais en plus austère. Les rues, hormis les commerçantes, sont désertes. Nous nous baladons au grès des envies des uns et des autres : Robin cherche des boutiques de vêtements Fajlraven, de goodies, Esteban des boutiques d’électronique, Joëlle celles de décoration d’intérieur et Fabrice les Seven Eleven pour avoir du réseau… Dans le superbe bâtiment de la Compagnie des Indes, nous visitons le musée de la ville qui retrace l’histoire de la région de la préhistoire au XIXème siècle.

Vendredi 1er août
Après avoir été réveillés par une drisse voisine que Fabrice ira fixer durant le nuit, nous nous réveillons avec l’appel de la vendeuse de pain qui fait le tour des pontons : nous achetons un assortiment de pain et de viennoiserie. Nous partons donc solidement calés pour Göteborg. Nous faisons l’ouverture du musée maritime flottant où nous visitons un ensemble de bâtiments civils et militaires dont un sous-marin : les garçons sont ravis. Puis nous effectuons une visite en bateau de l’ensemble portuaire aux activités diverses : énergies, contenaires, paquebots, ferry… A l’embouchure de la rivière, juste après le fort qui défendait la ville, nous débarquons pour aller visiter le musée Volvo qui propose une rétrospective de l’ensemble des activités du groupe : automobiles, camions, moteurs d’avion, de bateaux et la Volvo Race bien entendu. Le musée est riche et très bien organisé des modèles anciens jusqu’aux concept-cars. Nous repartons en longeant l’autre rive du fleuve xhx. En fait, Göteborg est faite pour être découverte par le fleuve, là elle déploie son architecture et son histoire, contraste étonnant d’ancien et de moderne, ses couleurs et ses cascades de toits rouges et verts. L’histoire de la ville se dessine dans ses bâtiments et donne envie d’aller à sa rencontre. Nous achevons notre visite par le HSM Småland. Enfin, nous flânons le long du canal qui protégeait la première enceinte où nous profitons d’une promenade arborée rafraichissante. Nous arrivons dans le quartier Haga avec ses nombreuses boutiques assez pittoresques et achevons notre balade par la visite de la Frederick Kirke avant de reprendre le tram pour la marina. Après le repas Fabrice rentre toutes les drisses dans le mat pour les protéger et les enfants entreprennent de nettoyer et de plier l’annexe.

Samedi 2 août
Journée balade avec pour commencer le muséum d’histoire naturelle, un musée hors d’âge avec un nombre impressionnant d’animaux naturalisés et notamment une collection d’oiseaux surréaliste. L’exposition est un amoncellement désordonné sans queue ni tête où une vitrine sur le corps humain en côtoie une sur la minéralogie. Puis continuons par une longue promenade dans le parc attenant, le plus grand de la ville où la forêt alterne avec les pelouses et les aires de jeux. Les suédois y sont nombreux à s’y prélasser. Nous enchainons ensuite avec le jardin botanique, immense, avec de vaste forêts et différents biotopes : jardin de rocailles, bambouseraie, clos de rhododendrons, serres tropicales, serres à orchidées… Joëlle se régale. Les ados nous font rentrer par Nigata afin de remanger une délicieuse glace et faire le plein de méga canelle bullar. Rentrés de bonne heure, il faut s’atteler au rangement du bateau sous une chaleur de plomb ! L’enthousiasme n’est pas au rendez-vous… Nous faisons la connaissance de notre nouveau voisin de ponton qui s’avère être un habitant du lac Vänern, situé à l’entrée du Gotacanal. Il nous indiquera tous les jolis coins à ne surtout pas manquer lors de notre périple de l’an prochain et nous offrira même ses cartes avec toutes les annotations utiles : belle rencontre.

Dimanche 3 août
Journée au parc de Lyseberg. Nous commençons par une petite mise en jambes sur l’Avenyn, les Champs Elysées de Göteborg : une grande avenue pleine de restaurants… bof.
Le parc est encore une fois dans Goteborg même, mélange d’attractions vieillottes et d’ultramodernes. Nous débutons avec Helix, l’attraction phare : un roller-coster d’1,2 km hallucinant. Puis, après un tour de roue pour prendre quelques photos, nous enchainons avec la tour de la terreur, Atmosfear, où l’on est lâché dans le vide d’une hauteur vertigineuse. Nous ferons encore 3 autres roller-costers et 2 attractions aquatiques, mais rien n’arrivera à la cheville d’Helix. Esteban, le plus téméraire de la famille, enchainera 3 Helix, 3 Atmosfear et 2 xdsd ! Le parc, en pleine ville et avec de nombreuses parties boisées où sinuent les roller-costers est superbe et la qualité des attractions impressionnante. Cerise sur le gâteau pour Robin : il y a un Burger King. Nous essuierons un très violent orage qui obligera toutes les attractions à fermer et fera même disjoncter toute l’installation. De retour vannés au bateau, les garçons iront se ressourcer au sauna.

Lundi 4 août
La matinée commence par un réassort chez le shipenler où nous sommes obliger de surveiller Fabrice qui flâne malgré la liste que Joëlle l’a contraint à établir la veille. Nous réussissons à faire l’ensemble des achats en 1 heure ce qui relève de l’exploit pour Fabrice. Après avoir tout ramené au bateau, nous filons vers le musée aéronautique qui se veut l’en des plus beau d’Europe. 2 trams et 1 bus plus tard nous nous retrouvons au milieu de nul part, entourés de près, de forêts et de rochers. Après 10 minutes de marche, nous arrivons à une improbable guitoune devant un parking en gravillons où nous achetons nos entrées. Puis nous suivons une petite piste goudronnée qui bifurque dans la forêt et s’enfonce dans les rochers ! Nous voici face à une énorme gueule de béton ouverte sous la forêt et qui s’enfonce sous terre par un plan incliné. Passé la 1ère porte, blindée et impressionnante, le défilé commence : avion de chasse, hélicoptères de combat ou de secours, transport de troupe, véhicule de soutient… Le musée est riche et summum du bonheur, on peut monter à bord de bon nombre des appareils et même s’essayer au simulateur de vol dans un vrai cockpit d’avion de chasse ! Les 3 garçons sont dans leur élément et n’auront qu’un regret, la boutique de souvenir n’est pas à la hauteur de ce musée unique implanté dans une ancienne base secrète.

Mardi 5 août
Ce matin, réveil à 6h pour aller chercher une voiture de location à la station essence. Départ pour le magasin de bricolage repéré hier avec le bus où nous trouverons tout ce que nous cherchions. Nous nous dirigeons ensuite vers l’île de Marstand et la côte nord de la Suède, découpée et pleine d’archipels rocheux : les Kattegatt. L’île de Marstand est scindée en 2 par un isme qui vaut à sa partie insulaire d’être assez sauvage côté mer et typique côté port. Elle est dominée par un fort et la partie centrale est couverte d’une forêt de chênes ras dans laquelle nous croiserons un cerf, une biche et même un faon. Le village est typique avec ses maisons colorées, ses boutiques d’artisanat, sa délicieuse pâtisserie et son excellent fish and ships. Ensuite nous remonterons plus au nord sur Tjörn et Orust. Cet univers de rochers, de forêts et de mer est sublime et fascinant. De retour sur Carriacou nous profitons du véhicule pour faire des allers-retours à la station essence pour faire le plein de gasoil…

Mercredi 6 août
Réveil à 7h, levés à 8h45, personne n’a réellement envie de mettre un terme aux vacances. Un peu avant 10h nous finissons par nous mettre à la manœuvre pour nous extraire de notre place de port malgré un fort vent de travers, ce qui n’est pas chose aisée avec les ducs dalbes, mais encore une fois c’est nickel. Puis nous profitons une dernière fois de la beauté des rives de Göteborg : mélange de chantiers, de ports industriels et de jolis bâtiments en briques aux toits en zinc. Nous sommes poursuivis par un ferry de la StenaLine à la masse imposante. Nous finissons par devoir nous coller aux quais pour le laisser passer et manœuvrer vers son débarcadère. Nous passons ensuite le dernier pont, tirant d’air 18,3 mètres, avec un peu d’appréhension, la marge n’étant pas grande, puis nous entamons la manœuvre d’amarrage dans le chantier situé juste derrière. Malgré les nombreux échanges de mails, il n’est pas certain que Carriacou puisse être à terre demain matin car le chantier nous a un peu oubliés… L’équipage a quartier libre pour l’après-midi : Fabrice préfère trainer sur son bateau qu’il a toujours du mal à quitter, le reste de la troupe va piller le centre commercial. Au retour, nettoyage de l’intérieur du bateau et hivernage du moteur : vidange de l’huile, antigel dans le circuit d’eau… des opérations assez longues, salissantes et fastidieuses. Résultat, nous nous couchons fort tard.

Jeudi 7 août
Nous attendons des nouvelles du chantier pour savoir quand ils nous sortiront de l’eau… Fabrice se lance dans le changement des filtres gasoil et Robin dans l’aspiration des fonds et des chambres. Puis nous réalisons le changement de liquide de refroidissement du circuit interne et le nettoyage intégral des toilettes car nous devrions être sortis de l’eau pour midi. A 13h nous décidons de casse-croûter faute de grutier. Nous réalisons la vidange du safran pendant que Robin nettoie le cockpit et la jupe arrière et qu’Esteban range le bimini. Finalement, il est plus de 17h lorsque le grutier arrive. En quelques minutes, le bateau à moteur qui était suspendu à la grue depuis notre arrivée est mis à l’eau et un espace aménager pour recevoir Carriacou en déplaçant un petit bateau et des supports. Puis les manœuvres envahissent notre pont, déplacent Carriacou et déjà les sangles tombent du ciel, sont placées judicieusement et voilà que Carriacou s’envole littéralement à plus de 8 mètres de hauteur ! Notre Ovni porte bien son nom dans le ciel de Göteborg mais le cœur du capitaine manque de s’arrêter. Déjà le voilà qui redescend et se pose en douceur sur 2 billes de bois. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, notre bateau est passé de l’eau à la terre ferme et le voici calé pour passer l’hiver. L’équipe des garçons se met en place, les algues et les bernicles se sont expulser manu militari de notre coque avant qu’elle n’est le temps de sécher. La journée aura été bien remplie et il nous tarde de nous coucher.

Vendredi 8 août
Après le petit déjeuner, la suite des travaux de forçats commence : bâchage du bateau, démontage des panneaux solaires, nettoyage du coin cuisine, refaire les bagages… A midi, pause restau en centre ville et dernière courses pour le pique-nique du lendemain dans le train. L’après-midi, le bagne reprend sous la chaleur : purge du circuit d’eau douce et du chauffe-eau, vidage des fonds, réglage de la bâche et passage de l’anti-fouling. C’est notre 1ère expérience avec cette peinture au zinc qui doit visiblement être appliquée plus rapidement une fois reconstituée. Résultat nous ne réussissons pas à couvrir entièrement la coque avec les 6 kg de peinture. La prochaine fois, nous en préparerons 7,5 kg et l’appliquerons à 3 pour aller plus vite. L’équipage est cuit et à 22h tout le monde n’aspire plus qu’à aller s’allonger…

Samedi 9 août
Levés à 5h, nous bouclons les bagages et parachevons le rangement du bateau et filons en direction de la gare, à pieds, chargés comme des mulets. Après un petit déjeuner en gare, nous prenons notre premier train en direction de København. Les heures vont nous paraitre interminables tant les suédois sont bruyants, ils racontent leur vie à voix hautes, parlent fort, rigolent : ce n’est pas un train mais quelque chose entre le souk et le bar… Dire qu’ils sont par ailleurs si distants dans la vie de tous les jours ! A croire que le train est un exutoire. A København, nous prenons notre 2ème train en direction de Hamburg où notre supplice va prendre une nouvelle forme : un petit chien qui ne fera que geindre durant tout le trajet mettant à rude épreuve les nerfs des autres passagers. Seul moment de calme, celui où le train embarque dans le ferry pour rejoindre Puttgarden en Allemagne et où nous profitons du bon air, après des pluies diluviennes, sur la passerelle. A Hamburg, nous stockons nos bagages dans un casier afin de profiter du quartier piétons de la ville, faire du lèche vitrines et nous restaurer un peu. Enfin, arrive l’heure du train couchettes qui nous emmènera à Paris et mettra un point final à 3 semaines de chouettes vacances.


Date de création : 17/05/2015 20:37
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