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Vendredi 20 juillet 2018

1er train à 7h20 gare de l’est jusqu’à Frankfort. 2ème train pour Berlin, après 1h de route nous faisons un arrêt d’une demi-heure en raison d’un accident sur les voies. Nous sommes obligés de faire demi-tour et de prendre un autre itinéraire pour rejoindre Berlin. La Deutch Bahn nous distribue une boisson et nous apporte un formulaire de remboursement pour nous dédommager de l’incident. Nous avons déjà 1h30 de retard quand il faut finalement évacuer une femme enceinte du train. L’arrivée à Berlin se fera avec 2h30 de retard et notre train suivant est annoncé avec un retard de 50 minutes. Nous faisons donc le plein de bretzels et de pains au lard avant de poursuivre notre voyage. Nous remontons vers le nord à travers la campagne allemande et nous aurons l’occasion de voir des dizaines de biches au fur et à mesure que le soleil décroît : pas un champ moissonné ou une prairie sans quelques biches. Arrivés à Stralsund, nous courons pour attraper notre 4ème train que la BD a retardé pour permettre aux passagers de Berlin de le prendre. Mais arrivés à Rügen, il n’y a plus de train pour Lauterbach mais la DB remboursera la course… Il sera finalement 23h lorsque nous arriverons enfin sur Carriacou.

Samedi 21 juillet

Après une bonne nuit de récupération dans une marina très calme, nous partons nous balader et avitailler. Nous commençons par dévaliser la poissonnerie avant qu’elle ne ferme puis nous marchons jusqu’à l’étrange ville impériale de Puttbus, à l’architecture entièrement conservée hormis le château rasé par les communistes. Cela fait de cette toute petite ville provinciale une étrange cité démesurée : un parc immense, une place centrale circulaire gigantesque avec un obélisque en son centre et des bâtiments trop grands et trop pompeux : bibliothèque, gymnase, théâtre, opéra… Nous bricolons ensuite à bord du bateau pour remettre en ordre le pilote, la pompe des toilettes, le caillebotis… Enfin, nous dinons au Kormoran avec des plats régionaux typiques : joue de bœuf avec boulettes de pommes de terre et oignons fris et saucisse de sanglier et purée de pomme de terre accompagnés de bière. Nous terminons la journée par une balade digestive sur le port où se côtoient des bateaux de pêche et des Vilm, bateaux construits sur place et assez plaisants.

Dimanche 22 juillet

Départ en début de matinée pour Greifswald. Navigation au moteur faute de vent sous un ciel blanc qui nous protège de l'intense chaleur qui nous accable dès que le soleil perce. 2 phoques viendront égailler notre traversée, l'un d'eux sortira verticalement la moitié de son corps pour mieux nous observer de l'arrière du bateau. Les paysages côtiers sont beaux et le temps passe vite. Nous nous présentons à 13h moins le quart devant le pont de Wieck et, plus l'heure approche, plus bateaux sont nombreux. Une véritable armada sortira de la rivière et une autre s'engouffrera dans les terres. Wieck est une petite ville charmante et la remontée de la rivière est bucolique. La marina de Greisfwald est grande avec tout le confort - y compris des viennoiseries à commander pour le petit déjeuner - et un plateau technique qui fait rêver Fabrice : zone d'hivernage immense et super propre, maître voilier, ship et tous les corps de métiers dont on peut avoir besoin. La déception sera grande quand le maître de port nous indiquera qu'il faut compter 5 ans d'attente pour hiverner là... La ville de Greifswald est une ancienne cité hanséatique dans le centre a été assez bien préservé et laisse apparaître de nombreuses anciennes maisons typiques qui lui donnent un charme certain. Déambuler dans ses rues pavées et piétonnes est très agréable. Le bord de la rivière héberge un musée des bateaux anciens qui donne encore plus de charme à la cité. De retour au bateau accablés de chaleur nous faisons le plein de gasoil et allons-nous mettre à la place que le maître de port nous a assigné. Fabrice décide de tenter une manœuvre en marche arrière. Mais la place étant à la fois trop longue et trop large pour Carriacou, malgré un début de manœuvre parfait, il nous faudra l'aide de notre voisin pour réussir à attraper le 2ème duc d’Albe...

Lundi 23 juillet

Déjeuner avec les viennoiseries du port et tour des boutiques : le ship bien entendu qui s'avèrera particulièrement bien fourni et le maître voiler. Fabrice se renseigne sur le coût d'une kuchenbude, le nom local de la pièce en plus, qui s'avère ne pas être exorbitant : nous aurons donc enfin le rêve de Fabrice pour la saison prochaine ! Nous attendons donc sagement le passage du maître voiler en bouquinant et en bricolant. Il faudra finalement repasser 2 fois pour que quelqu'un vienne confirmer la faisabilité à partir de la structure de notre bimini. Nouvelle balade dans Greifswald pour aller voir le parc en bordure de ville et les restes du mur d'enceinte. Puis nous nous offrons une bière et un plat régional dans une véritable brasserie, Fritz, sur la place du Mark. Au retour, douche pour oublier la chaleur accablante de la journée.

Mardi 24 juillet

Nous nous préparons tranquillement pour l'ouverture du pont de 10h et faisons une manoeuvre de sortie de place parfaite. Nous sommes bientôt à la tête d'une armada et arrivons pile poil pour les 10 minutes règlementaires avant l'ouverture. Et la, juste à côté de nous, un voilier du nom de Carriacou2 ! Nous échangeons avec les propriétaires en attendant l'ouverture du pont. Dernier coup d'œil sur la jolie ville de Wieck puis nous faisons route vers Kröslin, une nouvelle fois au moteur. Aucun phoque ne viendra agrémenter notre navigation sous bimini pour cause de chaleur torride. Dire que tout le monde nous prend pour des fous de passer des vacances dans le nord au lieu de filer sud : 5 ans de soleil et de chaleur la plupart du temps. Mais là c'est trop, on ne vient pas ici pour cramer sous plus de 35°. Kröslin se situe dans une rivière qui descend en Pologne, dans un coin verdoyant et bucolique, véritable paradis des oiseaux. Nous avons d'ailleurs croisé un banc de cygne devant la rivière, posés sur la mer, ils formaient une masse blanche sur une large bande de l'horizon : ils étaient des centaines ! La marina est moderne, vaste, tout confort mais presque impersonnelle. De l'autre côté de notre catway, nous faisons connaissance avec le propriétaire d'un vieil ovni 39 "Nutta" et visitons réciproquement nos bateaux.

Mercredi 25 juillet

Journée balade où nous empruntons un petit bateau qui fait une boucle sur la rivière pour rejoindre Peenemünde sur l'île d'Usedom. C'est là qu'ont été conçues les fusées V2. La ville abrite un musée qui retrace comment le rêve de conquête de l'espace a tourné en guerre de la terreur et comment pour réussir à construire les installations et les fusées, des déportés, des prisonniers et même des allemands ont été enrôlés de force. C'est dans la centrale électrique gigantesque qui alimentait ces installations, et seul bâtiment important encore debout, que le musée a été placé : impressionnant. La chaleur étant toujours accablante, nous n'aurons que le courage d'aller jusqu'à la chapelle mais elle s'avèrera une reconstruction... Il fait tellement chaud que se promener n'est conservable qu'à l'ombre ! Cela limite grandement nos velléités d'excursion et encourage notre penchant à la glandouille.

Jeudi 26 juillet

Levés de bonne heure pour franchir le pont de Wolgast à 7h45 après 1h30 de navigation. Le canal est bordé de marais et de forêts dans lesquels la brume matinale se disperse peu à peu. Arrivés un quart d'heure avant l'ouverture à 2, nous sommes une dizaine quand le pont s'ouvre enfin. Après 3 heures de navigation dans un chenal sinueux, repère de hérons, nous avons à présent à 0,3 nœuds pour arriver devant le dernier pont un peu avant 12h45, heure de l'ouverture de celui-ci. Sans vitesse, la chaleur est intense et nous cuisons littéralement si bien qu'un équipage allemand se baignera pour se rafraîchir. L'armada, qui s'est constituée dans l'attente de l'ouverture, s'élance au feu vert et naviguera de concert un bon moment avant que dans le grand lac de Stettiner, elle ne se disperse en direction des différentes marinas qui le bordent. Seul Wandale nous accompagnera jusqu'à Swinoujscie et nous ferons ensemble un long bord à la voile dans le lac immense donc la rive opposée n'est même pas visible. Nous atteindrons la marina en empruntant un très large canal où circulent d'imposants navires marchands et où les hérons sont légion. Malgré l'heure tardive, la capitainerie est encore ouverte et enregistre les arrivées patiemment sur un livre de port papier comme on en voit plus.

Vendredi 27 juillet

Visite de la ville de Swinoujscie qui recèle de nombreuses maisons colorées type art déco, de ses 3 églises, et de ses supermarchés pour trouver des Princes Polo pour Esteban. Puis direction la frontière sous une chaleur de plomb, heureusement la dernière partie du chemin se trouve dans une forêt qui nous fournit un peu d'ombre bien venue. Après la traditionnelle photo de la ligne de démarcation et des bornes frontières, nous allons jusqu'à la plage qui s'étire sur plusieurs kilomètres de part et d'autre de la frontière : c'est le Saint Trop de la Baltique ! Retour en ville par un étonnant marché tout en longueur dans une rue parallèle à la plage : vêtements, cigarettes, sacs et bonbons à profusion. Peut-être est-ce là que les allemands viennent faire le plein à pas cher car tous les prix sont en euros. Puis nous faisons une halte dans le centre commercial climatiser pour récupérer un peu avec une bonne glace avant de rejoindre la marina. En fin de journée, nous longeons le canal pour rejoindre la plage en passant par 2 anciens forts de défense. A la pointe, c'est le paradis des kitesurfeurs ! Fabrice finira par aller se baigner dans la Baltique malgré quelques algues et une température à peine supérieure à 20°C !

Samedi 28 juillet

Départ à 7 heures pour rejoindre Lauterbach. Dès la sortie du canal, une houle de côté vient faire rouler Carriacou, et Joëlle déteste ça et sera vite malade. Le bon point est que nous filons à la voile. Fabrice installera le spi en asymétrique et nous filerons bon train : un genaker sur emmagasineur aurait été tellement mieux au dire de certains... La fin de navigation sera plus calme protégée par les falaises de Rügen. Et nous revoici à Lauterbach, toujours aussi jolie marina, avec ses beaux voiliers et ses petites maisons flottantes. Nous prendrons la seule place encore accessible pour nous car la marina est archipleine en raison de la fête annuelle qui bat son plein.


Date de création : 09/09/2020 19:24
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